VILLAGE DE FRANCE

UN VILLAGE DESHABITE

Quelle tristesse, quelle misère, quelle désolation

Que de visiter ce gros bourg qui semble à l’abandon

C’est un village de l’ALLIER qui parait avoir été déserté, oublié

Dans la montagne bourbonnaise, loin des grands axes routiers

Et pourtant, ici en ce mois de mai 2012 une randonnée

Du comité des fêtes est, pour la 5° année, organisée

C’est la raison pour laquelle en ce jour printanier

Nous flânons ce « coin » que nous avions ignoré

Avec une vive émotion impossible à cacher

Les maisons sont à vendre, de belles demeures sont délaissées, abandonnées

Derrière les vitrines des boutiques closes se multiplient les toiles d’araignées

Les rues sont désertées, on n’y rencontre que des hollandais et autres étrangers

La très grande église du XIX°s avec ses rangées de chaises et prie-dieu alignés

Semble, elle aussi, avoir la nostalgie du temps passé où le curé était surchargé !

Un château, des moulins qui ne tournent plus, de nombreux hameaux disséminés

Sont les seuls témoignages de l’intense activité de ce village au début du siècle dernier

Près de 150 noms figurent sur le monument aux morts construit pour les honorer

Les 40 bistrots répartis sur le vaste territoire de cette commune sont tous fermés

Il n’y a plus d’hôtel, plus d’essence, seul un boulanger et un presse-tabac-épicier !

Permettent aux 600 habitants restants sur ce bourg et ses hameaux de se ravitailler

Que diraient ceux qui, enfants fréquentaient l’une des 5 écoles publiques ou privées

Que diraient les anciens, ceux qui allaient travailler à l’un des 20 moulins en activité

Que diraient ceux qui filaient le chanvre, ceux qui étaient tanneurs, meuniers, sabotiers

Et ceux qui exploitaient leurs beaux packages transformés en noirs massifs forestiers ?

Les temps ont changé, les jeunes sont partis pour trouver de l’emploi

Délaissant le pays de leurs ancêtres. Ont-ils vraiment fait le bon choix ?

Ces gens qui pouvaient être fier d’être de quelque part

Auront des descendants qui seront de nulle part !

Ainsi sont bafouées les valeurs ancestrales

De cette terre qui fut leur terre natale !

MICHELE BEAL

ARFEUILLES le 13/05/12