ZANSKAR ETE 1979

Comme fut difficile, l’organisation de cette épopée

Avec une succession de contre temps difficiles à gérer

Une annonce remarquée de lyonnais qui n’étaient que 2

Pour se rendre l’été au PAKISTAN, au camp de base du K2

Nous intéressa et un groupe d’amis furent eux aussi partants

Mais une à une, nos propositions de randonnée furent rejetées

Par les autorités pakistanaises. Nos billets étant réservés et réglés

Nous fûmes contraints de chercher d’autres idées pour ce trekking d’été

Une vallée perdue, oubliée, venait de s’ouvrir

Là-bas, très loin, au nord du CACHEMIRE

Le ZANSKAR région où il fait beau en été

Et, où aucune autorisation n’est exigée !

Mais le temps presse, il faut faire vite, compléter nos billets d’avion

Faire des passeports, demander des visas, se soucier des vaccinations

Se répartir les achats de provisions à emporter

Constituer une pharmacie, se réunir, discuter

Sur ce qui sera nécessaire, utile

Indispensable, accessoire, futile

Arrive le jour du départ pour ce grand voyage

Où, après étude des contenus et du partage

Nous avons, chacun trente kilos de bagages

Il nous fallu plus de 48 heures de transport

Pour aller de LYON à SRINAGAR par LAHORE

Un transfert LYON PARIS fut immédiatement suivi

D’un PARIS LONDRES où, sur le tarmac, un sac se perdit

Mais, ce bagage arriva à temps (guère après nous) à RAWALPINDI

Nous enchaînâmes sur un autre vol pour LAHORE où nous passâmes la nuit

Nous approchions de la frontière indienne et là nous eûmes quelques ennuis

De bureau en bureau, de contrôle en contrôle notre progression fut ralentie

Un carnet de vaccination non tamponné, un visa non signé et 2 de nos amis

Durent rester au PAKISTAN : c’étaient les lyonnais instigateurs du circuit

Un autre vol AMRISTAR SRINAGAR et nous voici arrivés au CACHEMIRE

Où nous sommes assaillis par des « logeurs » promettant le meilleur et non le pire

Nous avons choisi l’HOUSE BOAT de RASULA sur lequel j’eus matière à écrire

Par exemple, le camping promis est un champ boueux genre marre à canards

Prendre une douche avec un tuyau percé rafistolé de ficelles est aussi tout un art

Quant à l’électricité, on se raccorde à la ligne, on fait toucher deux fils avec précaution

Et la lumière jaillit, sur ce bateau qui s’enfonce si l’on se douche sans écoper attention !

C’est vrai que notre RASULA n’avait aucune notion de consignes de sécurité

Par contre il savait cuisiner…sans respecter nos conseils d’hygiène et propreté

Qu’importe le confort, nous n’étions pas venus ici pour séjourner à SRINAGAR

Ce n’était qu’une étape vers le point de départ de notre trekking au ZANSKAR…

Oui …Mais, pour rejoindre cette vallée perdue, il nous fallait trouver un car

Les transports n’étant pas chers et les gens d’ici se déplaçant, les places sont rares :

Nous avons disposé de 4 journées pour explorer cette riante vallée aux eaux ensoleillées

En sikhara, en rando sur les cimes et à pied dans la cité où errent des vaches désœuvrées

Le dimanche, une semaine après notre départ

Nous prenons la direction du ZANSKAR

Les tickets de bus achetés sont à vérifier

Les bureaucrates indiens doivent plusieurs fois les recopier

Les bagages doivent être méticuleusement soupesés, pesés

Enfin, le bus est chargé (en route, il se remplira encore !) et le départ est donné

Nous resterons dix longues heures dans ce bus brinquebalant

Passant la frontière du LADAKH après un dédale cahotant

Franchissant la barrière de l’HIMALAYA

A un col à 3530m : le ZOJILA

Nous logerons 2 nuits à KARGIL et n’aurons pas trop d’une journée

Pour remplir des formalités et nous renseigner sur les possibilités

Pour la suite du déroulement de notre voyage !

Nous pénétrons dans une usine de tissage

Où les employés ont un très jeune âge

Et errons dans les rues du moyen âge

Le lendemain, règne encore l’incertitude quant à la suite à donner à notre éxpé

Nous attendons le guide promis qui à 3H du matin, ne s’est sans doute pas levé

Nous trouvons un « camion-taxi-bus » qui accepte de nous charger

Petit à petit, il se remplira d’individus plus ou moins pressés

Qui s’installent sur nos sacs dans la benne empoussiérée

Gare à nos vivres dans nos bagages compressés

Nous parvenons en pays bouddhiste à RANGDUN GOMPA et son monastère

La halte est brève attendant des moinillons qui vont s’entasser sur nos affaires

Le paysage est grandiose: hautes montagnes et profondes vallées

Mais, nous n’en profitons guère tant nous sommes épuisés

D’être ainsi ballotés à cette altitude à laquelle, nous ne sommes pas habitués

Je ne devrais pas me plaindre, car j’eus la chance d’être, dans la cabine, invitée

Nous demandons au chauffeur de stopper pour la nuit

Mais, imperturbable, il conduit, il poursuit

Franchissant un col à 4400m : le PENSILA

Nous finissons par stopper en contre bas

A contre cœur, nous devons réintégrer le lendemain

Nos places dans le véhicule qui part au petit matin

Je ma hisse dans la benne toujours aussi remplie

Pour 4h de « route carrossable » jusqu’à TONGRI

Installation sur un premier emplacement pas super

Aucun homme, aucun sherpa à l’horizon : on désespère !

SORNAM se présente en fin d’après midi pour être « moniteur »

Il nous trouve un autre camp et arrive le soir avec des porteurs

Pour finaliser et signer le contrat avec l’officier traducteur

Nous nous accordons un jour d’acclimatation

Avec une incontournable randonnée excursion

Jusqu’à PADUM, la capitale (musulmane) de la vallée

A pied, c’est loin…Un plateau aride précède un village surpeuplé

Où, au long du chemin, on croise :

Des femmes en rouge robe de bure, et à coiffes ornées de turquoises

Des enfants qui, curieux, arrêtent de promener l’enfant dont ils sont chargés

Des hommes assis qui palabrent en un débat animé sur le partage des bénéfices encaissés

Au monastère de KARCHA, que l’on atteint par une raide sente

Nous sommes amicalement accueillis pour une visite intéressante

Plus loin, nous sommes attendus par d’autres moines sous une tente

Avec du thé ladakhi, dont le goût ne correspond pas à notre attente

Installés au bord de la rivière ces pasteurs, avec leur bateau-taxi sont aussi passeurs !

Sur l’autre rive, chortens et autres sculptures annoncent l’arrivée dans un village zanskari

Et, nous n’arrivons à PADUM qu’en fin d’après midi

Nous négocierons quelques mulets pour notre retour à la nuit

Le vendredi, arrivent les porteurs et démarre le trekking

Pour une courte étape de 4 h jusqu’à ATTING

Nous répartissons nos affaires en 8 paquets

Mais ils ne sont que 7 et sont insatisfaits

Nous marchons lentement

Ils s’arrêtent souvent

Nous commençons à nous inquiéter

Que feront-ils au col et ses difficultés ?

Nous stoppons, près d’un petit lac magnifique

Mais c’est loin d’être la tranquillité idyllique

Les villageois arrivent, descendent de là haut

La foule se resserre autour de notre réchaud !

Le samedi, les choses sérieuses doivent commencer

L’heure du départ (malgré un sherpa de plus) est retardée

Nous bataillons avec le réchaud à kérosène qu’il faut déboucher, nettoyer

Les porteurs discutent longuement pour se répartir nos charges repensées

Le chemin longe de magnifiques prairies plantées de bleus coquelicots

Un monastère surgit et c’est la halte, l’un des porteur monte prier là haut

La soirée est calme autour d’un maigre feu de bouses de yacks séchées

Et après avoir dégusté leurs chapatis, les guides se mettent à danser

La longue étape suivante se passe sur des pierriers

Où edelweiss et plantes rases sont les seules à résister

Le bivouac est sommaire sur un réduit replat déjà utilisé

Que nous recouvrons de la toile d’une des tentes pour un toit léger

Le lundi, nous peinons à suivre les sherpas

Qui accélèrent à l’approche de l’UMA SILA

Et…victoire, nous l’avons gagné notre 5000

Dont nous ne saurons jamais s’il dépasse les 5500

Profitons de cet instant magique, nous sommes si haut !

Entourés de cimes himalayennes enneigées : c’est si beau !

C’est un inoubliable festival de neige et de rochers

Eblouissant de ciel bleu et de blancheur immaculée

Nous avions emporté crampons et piolets

Avec l’idée de gravir ici d’autres sommets

Mais nous ne sommes guère vaillants

Et les porteurs non consentants

Pour planter ici un camp

Ils ont déjà chaussé

Leurs sandales tressées

Pour affronter la descente escarpée

Où je suis bien aise d’avoir le piolet pour m’aider

Interminable, est la moraine glacière entourée de séracs

Plus loin un sentier raide nous mène au bivouac

A plus de 4000m en pleine pente

La migraine est encore présente

Nous ignorons tout de la suite des évènements

Serons-nous vraiment dans 10 jours

A LAHORE au PAKISTAN

Pour le vol retour ?

Nous finissons par arriver à l’étage des forêts

Puis celui des prairies et un premier village apparaît

Nous commençons notre questionnement

« How Much »GALHAR ? Où il y a des transports …enfin peut-être

Et invariablement, les habitants

Nous montrent 3 doigts pour dire: 3 jours ? 3miles ? 3 kilomètres ?

Le chemin est jalonné de villages isolés

Où nulle piste, nulle route n’est aménagée

Seule des passerelles de bois accrochées au rocher

Permettent à pied d’y accéder, il convient de ne pas être angoissé

De ne pas penser à la possibilité d’une appendicite ou d’une jambe cassée

Çà et là, on « discute » avec des « locaux »

Heureux de voir passer des touristes étrangers

Qui recèlent des trésors dans leurs sacs à dos

Par exemple des gélules pour compléter leur collier

De ponts

En ponts,

De couloirs d’avalanche

En hameaux de planches

De descentes taillées dans le rocher

En montées raides et escarpées

De villages en villages

A chaque croisement, à chaque virage

On espère arriver à GALHAR

Que nous n’atteindrons qu’après 5 journées de marche dans cette vallée

Discussion avec nos sherpas pour règlements et bagchich avant de s’en séparer

Nous nous installons sur de lits de planches et de cordes pour la nuit

Sur la terrasse d’un pseudo hôtel, où nous sommes gênés par le bruit

Le lendemain 3H de camion pour KISHTWAR, village entouré de rizières très jolies

Mais où, pour la nuit, nous avons le choix entre punaises, moustiques et bruit !!

Le jour suivant, encore des imprévus : routes coupées, ponts effondrés

Nous obligent à décharger nos bagages et à traverser à pied

Long, fut ce trajet de bus en bus en quatorze heures et demie

Pour arrivée à JAMMU juste à l’heure de départ du train de nuit

La suite se déroule tranquillement : à AMRITSAR, la capitale SIKH

Qui n’est pas encore, en ce temps là une destination trop touristique

Le « re-passage » de l’indo-pakistanaise frontière

Dont les « pinailleries » n’ont pas eu raison de nos nerfs

La visite en taxi des jardins et palais de LAHORE

Avant de rejoindre l’aéroport

Pour le vol sur RAWALPINDI capitale du PAKISTAN

Où nous poursuivons le retour aérien par TEHERAN

LONDRES, PARIS, LYON

Et nous nous réunissons

Autour d’une baguette saucisson

Pour raconter nos premières opinions

J’ai voulu raconter cette expédition en détail pour témoigner

D’une époque (sans portable) où l’aventure était encore une réalité

Michèle BEAL le 17/02/2014

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