UNE LONGUE AVENTURE EN VW
SEPARATION
Il va bien falloir qu’un jour on se sépare
Ce n’est pas juste le fruit du hasard
Beaucoup de frais sont engagés
Et tu commences à mal tourner
Depuis déjà bientôt vingt ans,
De printemps en printemps
Ensemble nous en avons visité
Des pays européens étrangers
Nous nous sommes imprégnés
Des habitudes d’autres contrées
Tu nous as conduit, accompagné
Ici et là au départ de randonnées
Grâce à toi nous avons souvent campé
Près d’idylliques rivages sauvages et oubliés
Tu as su nous fournir un abri en toute convivialité
Lors de mémorables tempêtes ou de vent déchaîné
Nos premiers congés d’été partagés
Furent en GRECE sur une île éloignée
Et d’année en année tout s’est enchaîné
Avec toi, au fil de ces vingt années passées
Une partie de l’EURASIE nous avons sillonné
Au sud,que de bons moments sont passés en Turquie
En Espagne, au Portugal, en Croatie, en Slovénie, en Italie
Celle des lacs (Majeur), celle des îles dont Sicile, Elbe, Ischia
Celle des traversées pour prendre le ferry pour Patras ou Igoumenitsa
Qui pendant près de dix années nous a conduit en Grèce
Dont nous gardons des images enchanteresses
Et des noms d’îles explorées bien mémorisés
Dont chacune a sa propre spécificité
Santorin, Skyros, Andros, Samos
Syros,Crête, Rhodes, Naxos
Et d’autres Cyclades…
D’autres Sporades…
Des pays du nord visités avec toi aussi
Je conserve des albums photos et des récits
Allemagne, Belgique, Luxembourg, Hollande
Et plus anciennement celle qu’on n’oublie pas : l’Irlande
Ainsi
Fut notre vie
Le long des rivages
Au sein de petits villages
S’arrêtant sur de magnifiques îles
Ou visitant à pied de charmantes villes
Explorant des petits coins reculés, ignorés
Ou, en touristes des sites mondialement réputés
Du nord à l’est
Du sud à l’ouest
Avec toi en week-ends et en courts séjours essentiellement
Nous avons admiré la France et ses départements
Rhône –alpins avec notre coup de cœur ligérien
Hors saison dans des camps méditerranéens
Sur les rives de la Mer du nord authentique
Et sur ceux de la Manche à l’Atlantique
Du pays Basque à la Normandie
Passant par le Centre et Paris
Et puis, il y eut ces camps avec les copains
Que nous quittions pour du ski au petit matin
Et ces soirées autour du feu en automne ou en été
Meublées par chants et des « histoires » souvent répétées
Si nous t’avions connu avant, nous n’aurions pas couché sous un pont d’Italie
En attendant l’improbable éclaircie pour aller au Mont Rose en randonnée à ski
Bruno n’aurait pas connu les biberons et les changes sur le capot venté
Des voitures (Simca et Peugeot 305) qui t’ont précédé
C’est vrai, que te temps en temps nous t’avons « laissé » dans le garage
Pour, grâce à d’autres transports, aller voir de plus lointains paysages
Lieux trop éloignés qui t’auraient fait vieillir avant l’âge
Tu vois qu’on t’adore et qu’on te ménage !
Si les bivouacs dans le désert nous ont enchantés
Les séjours sur des îles à l’hôtel ne sont pas notre tasse de thé
Tant nous préférons les campings où l’on vient et d’où l’on part en toute liberté
Mais tu fatigues, tu te traînes, de petits organes se cassent
Moi aussi je m’épuise, je ralentis, je me casse
Mais je continue malgré le temps qui passe
Pourquoi vouloir te mettre à la casse
Ce serait le fatal coup de grâce !
Il va falloir, un jour tourner la page
Mais nous n’en avons pas le courage
Nous en avons rencontré de toutes couleurs
Aux riches mobiliers et aux luxueux intérieurs
Qui ne correspondent pas à notre esprit baroudeur
Qui n’avaient pas ton esprit d’explorateur
Certains se nomment véhicules de loisir
Toi,tu fus un créateur de souvenirs
Nous te nommons notre fourgon
Toi qui fût notre compagnon
Nous avons tous dans notre cœur, dans notre mémoire
Un objet, un lieu chargé d’histoire, de notre histoire
Les doudous pour les petits enfants
Pour des adultes, le lieu où ils furent enfants
Pour d’autre une maison de famille, une résidence de loisir
Pour moi c’est toi qui recèle tant et tant d’heureux souvenirs
Mais rassure toi, si nous te changeons
Jamais ces moments là ne s’effaceront
Avec un autre, jamais nous ne vivrons
Les mêmes joies car nous nous usons
Nous nous grippons, nous vieillissons
Comme tu es beau par rapport à moi
Qui accumule ces rides, et tout ce poids
Tu n’as que quelques rayures vite effacées
Mes pieds sont tordus, mes jambes abîmées,
Toi , tes pneus usés sont régulièrement changés
C’est plutôt moi qui devrait être rajeunie rafistolée!
Si tu deviens propriété d’autres, qui ne connaitront pas ton histoire
Sauront-t-ils que tu as une âme, que tu as sans doute une mémoire ?
Nous ne pourrons pas te remplacer
Toi, notre fourgon vert adoré
Michèle BEAL le 07/05/12
A SALAISE SUR SANNE